Comment sortir d’une addiction ?

Quand l’addiction prend toute la place

L’addiction n’est pas une simple mauvaise habitude. Elle s’installe peu à peu comme une réponse automatique à une tension intérieure insupportable. Derrière chaque consommation de drogue, chaque verre d’alcool, chaque cigarette, chaque tablette de chocolat, chaque soirée passée devant les écrans, il y a souvent une tentative de calmer un débordement émotionnel, une angoisse trop forte, une solitude ou une blessure ancienne.

Pendant quelques minutes, cela marche. La substance ou le comportement apaise, anesthésie, donne l’impression de reprendre le contrôle. Mais rapidement, le corps réclame à nouveau. Et chaque répétition renforce le cycle. La personne se retrouve enfermée dans un cercle vicieux où l’addiction prend de plus en plus de place, au point parfois de masquer toute autre source de plaisir ou de réconfort.


Ce que les neurosciences nous apprennent

Les recherches en neurosciences montrent que l’addiction s’ancre dans les circuits de la récompense du cerveau. Les drogues, l’alcool, le sucre, mais aussi certains comportements comme le jeu ou les écrans, activent massivement la libération de dopamine, ce neurotransmetteur lié au plaisir et à la motivation.

Avec le temps, le cerveau s’adapte. Les circuits naturels de satisfaction (plaisir de manger, de se relier, de créer) deviennent moins sensibles, et seul l’objet de l’addiction paraît capable de déclencher une sensation de soulagement. Le cortex préfrontal, siège de la décision et du contrôle, est affaibli. C’est pourquoi la volonté seule ne suffit pas : il ne s’agit pas de manque de caractère, mais d’une réorganisation profonde du système nerveux.

Les chercheurs distinguent trois phases qui s’auto-alimentent :

  1. L’intoxication, quand la substance ou le comportement procure un effet recherché.
  2. Le sevrage ou l’affect négatif, quand l’absence déclenche irritabilité, angoisse, vide intérieur.
  3. La préoccupation ou l’anticipation, quand l’esprit est obsédé par la prochaine occasion de consommer.

Comprendre ces mécanismes permet déjà de se déculpabiliser : si l’addiction est si difficile à arrêter, ce n’est pas parce que “vous êtes faible”, mais parce que votre cerveau a appris un chemin qui s’est solidifié.


Derrière l’addiction, une tentative de protection

Du point de vue intérieur, l’addiction n’est pas un ennemi. C’est une part de vous qui cherche à survivre. Une part protectrice qui, face à une émotion trop forte ou un souvenir trop douloureux, trouve dans la substance ou le comportement un moyen rapide de calmer la tempête.

Mais cette solution a un prix : plus elle est utilisée, plus elle étouffe les autres parts de vous qui aimeraient s’exprimer. La personne se retrouve alors coupée de sa vitalité, de sa créativité, de sa relation aux autres.

Rencontrer l’addiction autrement, c’est comprendre que cette part ne cherche pas à vous détruire, mais à vous protéger. Et qu’elle a besoin d’alternatives pour relâcher son emprise.


Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter ?

Parce que l’addiction s’appuie sur un double verrouillage. D’un côté, les circuits neuronaux du plaisir et de la récompense qui se sont rigidifiés. De l’autre, le système émotionnel qui associe la substance à une survie psychique.

Vouloir arrêter “par la raison” revient à aller contre ces deux forces à la fois. Ce n’est pas impossible, mais cela demande de rééduquer le corps, le système nerveux et les parts intérieures, pour que d’autres formes d’apaisement redeviennent possibles.


Une autre approche : écouter au lieu de lutter

Dans mes accompagnements, je propose un chemin différent. Plutôt que de combattre l’addiction de front, nous allons ensemble écouter ce qu’elle cache.

  • Comprendre les déclencheurs corporels et émotionnels qui nourrissent l’envie.
  • Identifier les parts de vous qui se manifestent : celle qui réclame le soulagement immédiat, celle qui veut contrôler, celle qui juge et culpabilise.
  • Apprendre des appuis corporels simples pour apaiser le système nerveux sans passer par la substance.
  • Redonner une place à d’autres sources de plaisir et de satisfaction : la relation, la créativité, l’ancrage dans le présent.

Petit à petit, l’addiction perd sa force. Non pas parce qu’on la combat, mais parce que l’on apprend à vivre sans elle.


Un exercice pour commencer

La prochaine fois que l’envie se présente, prenez quelques secondes avant d’agir. Fermez les yeux, sentez votre corps et demandez-vous : « Qu’est-ce que j’essaie d’apaiser ou d’éviter en ce moment ? ».

Écrivez ensuite une phrase qui commence par : « J’ai besoin de… ». Peut-être que ce besoin ne pourra pas être satisfait tout de suite, mais le simple fait de le reconnaître vous aide à reprendre le contact avec vous-même, au lieu de céder au geste automatique.


Ce que vous pouvez retrouver

Sortir d’une addiction, ce n’est pas seulement supprimer un comportement. C’est retrouver du choix, reprendre la liberté de dire oui ou non, réapprendre à se calmer autrement, et renouer avec une vitalité qui n’avait pas disparu mais qui était enfouie.

Les personnes que j’accompagne décrivent souvent un sentiment de clarté retrouvée, une énergie plus stable, et la joie simple de se sentir de nouveau présentes à leur vie.


Où me trouver ?

Je vous accueille à Lormont, sur la Rive Droite de Bordeaux, dans un cadre calme et sécurisant.
J’accompagne également des personnes venant de Cenon, Floirac, Ambarès-et-Lagrave, Carbon-Blanc, Yvrac, Sainte-Eulalie, Saint-Loubès et des communes voisines.
Pour celles qui habitent plus loin, les séances sont possibles en visio.

Me contacter au 0626677865